« Tous les hommes, toutes les religions, toutes les nations, tous les partis politiques, tous les industriels (marchands de canons et pansements confondus) chérissent furieusement la guerre : laquelle est d'évidence la seule drogue dont il n'a jamais été question que l'humaine engeance puisse se passer ».
Le ton est donné, ni ouvrage d'histoire, ni traité géopolitique ou stratégique, Jean Bacon nous conte ici les « joies et les bonheurs » de la guerre avec une attention bibliographique omniprésente et un ton mordant qui relègue bien en arrière « toute une littérature spécieuse qu'on nous a servie vingt siècles durant pour nous cacher ce que confusément chacun sait mais préfère taire. »
« Les saigneurs de la guerre » détaille avec minutie tous les mécanismes de guerre, de propagande et de manipulation, qui de tout temps, et toutes civilisations confondues, ont permis aux différents conflits armés de se multiplier sur des bases trop souvent illégitimes.
D'un humour féroce, l'ouvrage de Jean Bacon, publié pour la première fois au début des années 80, n'a rien perdu de son actualité quelque peu cynique.